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Fleur de lys

Depuis 1997, j’ai constitué mon vignoble autour de terroirs très différents, sur tous les types de sols de l’appellation. J’ai la chance de cultiver aujourd’hui plus de vingt lieux-dits répartis sur 35 parcelles et de forger des cuvées qui expriment avec finesse les spécificités de chacun de ces terroirs.

Depuis 2012, j’isole certains d’entre eux – Fongeant, Côte-Bodin, La Viallière, But De Mont, Cognet,
Bertholon, Montmain, Le Champon, Leyat, Montlis – dans une caisse bois, tout en réservant à part des jus
de chacun.

J’avais à cœur d’en tirer la quintessence en les assemblant, dans une démarche totalement renouvelée pour moi, à rebours de la culture bourguignonne qui a constitué le socle de ma formation et m’a largement inspiré. Avec « Mes Grands Lieux », je retrouve ainsi la tradition séculaire de l’assemblage de Côte Rôtie.

Mes Grands Lieux sont ainsi la synthèse des meilleurs lieux-dits du domaine, avec deux tiers des parcelles issus de la Côte Brune et un tiers de la Côte Blonde, et une large part de vendange entière, plus de 50% en moyenne.

Chaque lieu-dit est vinifié séparément, pour exprimer chaque nuance de ces terroirs ; l’assemblage se décide ensuite, après un an de cave.

Cette cuvée est élevée en demi-muids de 600 litres, un format particulièrement adapté à la syrah ; c’est d’ailleurs ces questionnements sur l’élevage qui ont amené à généraliser ces grands contenants à toutes les côtes-rôties du domaine, à partir de 2018.

Il était important de présenter une Côte Rôtie au moment opportun, avec dix ans d’âge : dotée encore de toute la jeunesse du fruit, avec quelques prémices d’évolution et toujours une belle capacité de garde. C’est ce que faisait déjà Michel Ogier, le père de Stéphane, conservant des vins en cave pour les faire vieillir.

 

L’année 2015 a été marquée par des conditions climatiques idéales : un hiver doux et pluvieux, favorisant une bonne reconstitution des réserves hydriques des sols, un printemps chaud permettant une floraison précoce et homogène, et un été caniculaire assurant une concentration optimale des raisins. Les pluies de la mi-août permettent d’éviter le stress hydrique, suivies d’un ensoleillement radieux et de vents assainissants, garantissant un état sanitaire parfait des raisins.

Le vin

Des arômes mûrs de cassis et de mûre, des notes florales de violette ; des épices douces relèvent un nez intense et complexe. En bouche, l’attaque est ample, tendre et veloutée, avec une belle structure tannique, mûre et enrobée. L’équilibre général – entre puissance & fraîcheur – donne une superbe allonge au vin.